vendredi 2 septembre 2016

La dose de Wrobly, thermidor 2016 ère commune (143 au 174 mars X avant Anarchie)



-  Giacomo Casanova.- Mémoires, tome 3.
Les feux de l’amour. Dans ce volume Giacomo est, entre autres, à Paris. Il découvre et jouit des charmes de la jolie personne que vous pouvez voir au Louvre par Boucher et ci-dessous, Marie-Louise O Murphy, qu’il nomme Morphi ("beauté" en grec). Il prétend l'avoir lancée dans la galanterie, permettant ainsi à Louis XV, pas moins, d'en faire une de ses « protégées » du Parc-aux-cerfs de Versailles. Tellement appréciée par le Bourbon d'ailleurs que la mère Poisson (dite Pompadour) s'en inquiéta, et s'en formalisa. Casanova s’est une fois de plus un peu vanté dans cette affaire, en exagérant, au moins, son rôle vu de ses vieux jours.


-   Hervé Bazin .- L’Huile sur le feu.
Une histoire de pyromane et de haine conjugale. Violent. M’a fait parfois penser aux romans campagnards de Marcel Aymé, en moins drôle, mais avec un suspense efficace (qui m’a pourtant déçu à la fin), et l’installation parfois d’un vrai malaise. Pour le rôle du hobereau fantasque, je verrais bien Philippe Noiret. Un autre personnage, pompier, défiguré et essorillé au lance flammes pendant la guerre, porte cagoule, comme un black-block. Du bon, du chaud.


-   Marcellin, Raymond.- L’Ordre public et les groupes révolutionnaires.
Un extrait nous prouvera que foutre le feu aux bagnoles n’est pas nécessaire : Il faut « constituer des groupes de douze hommes pour attraper et rosser les policiers les plus virulents. L’incendie de voitures, le jet de cocktails Molotov, doit être considéré comme une arme de dernière nécessité, mais il ne faut pas craindre d’enfoncer les doigts dans les yeux des policiers » (Dutschke.)

-   André Armengaud.- Mouvement ouvrier et néo-malthusianisme au début du XXème siècle.
Comme quoi, nous autres petites gens, et ce malgré certains chefs socialistes, communistes, voir anarchistes natalistes, on peut avoir le feu quelque part sans tomber dans le « lapinisme ». Avec un petit résumé de la vie de Paul Robin, zig sympatoche.

-   Donald Westlake.- Bonne conduite.
Dortmunder et sa clique de bras cassés seront certainement sauvés des feux de l’enfer grâce à ce sauvetage un peu contraint d’une jeune mystique enlevée à son couvent et séquestrée par son oligarque de père aux ambitions plus bankables, au sommet de son gratte-ciel. Hilarant, comme d’habitude.

-   Patricia Highsmith.- Monsieur Ripley.
Sous le feu du soleil d’Italie, un thriller touristique, angoissant et pervers, vu qu’on s’identifie au méchant et qu’on flippe qu’il se fasse serrer tout le temps. Du grand art (pour l’écrivaine, et pour l’assassin Ripley). Toujours aussi has been, le Wrob. La preuve, la suite, commandée chez un petit libraire provincial, puis chez Gibert (Ripley et les ombres), est indisponible ! Si vous l’avez sous le coude, je suis preneur…

Greenleaf et Ripley sont dans un bateau. Greenleaf tombe à l'eau. Qui est-ce qui reste ?...

-   Panaït Istrati.- La Maison Thüringen / Le bureau de placement / Méditerranée
Enflammé par la passion du vagabondage et l’amitié, Adrien Zografi (le roman est auto-biographique, mais le prénom et le nom ont été changés) bosse ou zone de Braïla à Bucarest, puis se réchauffe en Egypte, Syrie, Liban, Turquie, Grèce… quasiment toujours dans la dèche. Si sa générosité viscérale lui fait un devoir éthique d’être du côté des socialistes (du début XXème), il est tout aussi épidermiquement rebelle au socialisme de caserne, autoritaire, dogmatique, donneur de leçon, qui amènera un peu plus d'une décennie plus tard en Russie la trahison de l'oligarchie bolchevique, qu'Istrati critiquera vivement, un des premiers, après un long séjour là-bas, ce que les ravis de la dictature de gauche ne lui pardonneront pas. Entre deux émeutes et passages à tabac dans les geôles roumaines, il traîne son enthousiasme et/ou son cafard là où ses semelles de vent le mènent. L’aventure, vécue, la vraie. A la fin il part pour Paris. Hâte de connaître la suite ! même si on connaît la fin, la tuberculose ayant eu, comme d'Orwell, raison de lui.

-   André Danet.- Finir la révolution.
Un copain de dérives urbaines et de scandales (très modestes, restons humbles) surréalo-anarcho-situs-éthyliques d’il y a 25 ans. Perdu de vue pendant 15 ans. Retrouvé par hasard à l’occasion de la sortie de son livre. Une piqûre de rappel bien venue sur les révolutions historiques, les victorieuses, qui étaient des défaites (la russe, il ne relate pas la française) ; les perdantes, qui furent des victoires (la Commune 71, l’Allemagne 18, l’Espagne 36). Et les moyens de les poursuivre, de les rendre gagnantes ET victorieuses, de foutre une bonne fois pour toute le feu au vieux monde.

-   Frédéric Lordon.- D’un retournement l’autre.
Pas sur la photo parce que je l’ai filé à un comédien amateur de théatre en me disant que peut-être il pourrait brûler les planches avec… Plaisant et humoristique décryptage de la crise des subpraïmes, sous forme de comédie en quatre actes et... en alexandrins ! Un peu daté, on reconnaît bien la caricature de Sarkozy. Par contre ce qui est bien c’est qu’avec Lordon on a la solution à l’horreur financière. Ben oui, y a qu’à prendre le pouvoir d’Etat, devenir le nouveau président, faire les gros yeux aux banquiers, leur dire « Oh ! vous vous mouchez pas du coude là ! Vous voulez le beurre, l’argent du beurre etc. Ca suffit ! retournez jouer, ok ! mais gentiment cette fois, plus d’abus ! D’ailleurs je vais mettre au point un nouveau règlement intérieur. » Pour un capitalisme à visage humain, yapuka.

Bon, allez, salut, faut qu'j'trouve le dealer.

8 commentaires:

  1. "Ton" André Danet, c'est un mec de la rue de Belleville ?!

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  2. Oui, par là. Tu le connais ? Il a des lunettes (depuis au moins 25 ans).

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  3. Si c'est lui, est-il marié avec une femme chinoise ?

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  4. Oui, c'est bien ça. C'est marrant, le monde des rebelles est petit. Si ça se trouve on se connaît aussi, toi et moi...

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  5. Dédé, ça fait une paie que je le connais ! Faudrait que je lui téléphone, s'il n'est pas trop encroûté !

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  6. La dernière fois que je l'ai vu, pour la sortie de son livre (2015), à la malheureusement défunte librairie Entropie, il était en forme. Il m'a même dit qu'il voulait le réécrire parce qu'il était insatisfait de certains passages.
    A l'époque de notre jeunesse respective je fréquentais aussi un certain Jimmy G., c'est par lui que j'ai connu DD.

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  7. Ouaip ! (avis à la DGCCRF : rien à voir avec une pub déguisée pour un médicament du groupe Servier).

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Y a un tour de parole !