mercredi 24 mai 2017

La dose de Wrobly : floréal 2017 ère commune


   - Claude Mossé.- La Grèce archaïque d'Homère à Eschyle.
   L'Histoire c'est constamment des piqûres de rappel. J'adore me faire des fixs d'Histoire. Alors quand en plus c'est relié à de la grande littérature racontant les aventures de barbares s'entre-massacrant en jupettes, avec du merveilleux autour, ça me plaît, même si on est bien loin de l'idéal libertaire (cela dit il paraît qu'à un moment les îles Lipari ont vécu le communisme, mais l'auteur n'en dit pas plus, en général on oscille entre aristocratie terrienne et guerrière et début du commerce). En plus, cette période, entre les mycéniens et la Grèce classique, entre le VIIIème et le VIème siècle, est très obscure, on ne sait pas tout... On conjecture, on hypothèse, ça laisse de la place au rêve, et pas mal de mystère, sur le mode linéaire A...


   - Michel Bakounine.- Confession.
    "Le premier jour de la révolution, c'est littéralement un trésor ; le second jour, il faudrait simplement le fusiller !" Caussidière, président des barricades en février 1848, à propos de Bakounine.
   Allez, encore un shoot d'Histoire. Le début du XIXème siècle en l’occurrence, en particulier la révolution de 1848, en France et dans toute l'Europe, qui a fait vaciller les trônes et les empires, même les bourgeois en ont chié dans leur froc. Heureusement pour eux, ils avaient leurs Gallifets, qui feront aussi des prodiges en 71 (lors de la répression de la Commune, le Marquis aux talons rouges fera en priorité massacrer les plus âgés, parce qu'ils étaient possiblement d'anciens acteurs de l'insurrection ouvrière de juin 48, et des témoins de sa répression sanglante par la toute jeune deuxième république, qui élira Louis Napoléon Bonaparte comme président peu après, et fera comme on le sait long feu le 2 décembre 1851), et ils reprendront la main, qu'ils ont toujours aujourd'hui.
   Mais revenons en arrière et à Bakounine. Par cette confession de 1851, à la fois tactique et ironique, au tsar Nicolas 1er, dans laquelle il se refuse à évoquer la moindre personne qui risquerait d'être mise en cause et de subir la répression impériale, il tente d'adoucir son sort. Il a 37 ans, et depuis 49 il ronge son frein dans les geôles allemandes puis autrichiennes pour sa participation aux troubles révolutionnaires et nationalistes de l'époque. Il vient d'être livré aux russes et commence à moisir dans la forteresse Pierre et Paul. Pour un chien fou de liberté comme notre grand hyper-actif, c'est insupportable. Il a même tenté de se suicider dans une prison précédente... à coup d'allumettes au phosphore. Il n'y a que lui et les petits oiseaux. Cette confession est une mine pour sa biographie et l'histoire de cette période, durant laquelle il n'était pas encore anarchiste, mais révolutionnaire démocrate tendance socialiste tentant de fédérer tous les slaves contre les hongrois, les empires autrichiens, prussiens, ottomans, et... Russe. Un vrai sac de noeud. On s'étonne moins que ça ait pété en 14 et par la suite encore. La dialectique impérialisme / nationalismes est une vraie poudrière, et une impasse totale pour l'émancipation populaire. Michel avait déjà dans le nez l'Etat, le parlementarisme et les communistes allemands (qui le lui rendaient bien), mais ses visions du nouveau monde souhaité étaient plus que schématiques, si ce n'est qu'il évoquait la notion de dictature pour virer les tyrans et donner au peuple son autonomie.
   Cette confession ne lui vaudra aucune indulgence, et il fera encore six ans de forteresse en Russie, avant d'être déporté en Sibérie, sort plus doux de semi-liberté surveillée, d'où il s'échappera via le Japon, San Francisco et New-York (!) en 1861. La suite de sa vie prouve que son repentir n'était que du pipeau !


   - Patricia Hisghsmith.- Ripley et les ombres.
   Je poursuis la vie et les oeuvres de ce sympathique assassin presque malgré lui, plutôt paumé, mais qui lutte bec et ongle pour survivre sans trop se fouler, commencées en thermidor. Pas lui qu'on verrait pédaler pour Uber. Plutôt se faire inviter en villégiature avec un startuper fraîchement milliardaire et lui serrer le kiki lors d'une romantique promenade en barque, ni vu ni connu, pour profiter un peu de son oseille. Sacré Ripley !

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