mardi 4 juillet 2017

A mes amis

   Vous faites, mes amis, comme moi partie de ceux qui tentent péniblement de franchir le cap des 25 % (merci au blog Entre les oreilles), et c’est un point d’honneur qui, malheureusement, reste souvent un point de suspension, malgré les espoirs de rééquilibrer la balance, espoirs souvent si prégnants qu'aisément ils glissent vers le déroutant déni. Pour ma part, l’attitude tellement impudente de petit roi du foyer, si sûr de lui, tellement en sécurité et bien dans son slip acheté, lavé, séché par sa compagne, du petit trou du cul de la bande dessinée, me hérisse et et énerve ma tendance à l'amer mépris. Pourtant, inconsciemment, je ne dirais pas dans mes gênes, mais dans un atavisme certain que la plus énergique révolte ne parvient pas à réduire tant que cela, je lui ressemble.

   Mais parlons du positif. Pour certaines tâches, c’est moi qui m’y colle, et il n’est pas question que quelqu’une de plus rapide, de plus efficace que moi, me les reprenne. Je ne vais pas en faire la liste ici, mais je souhaite vous entretenir de celle particulièrement ardue, du changement de housse de couette.

   Pour commencer, moi, quand j’étais célibataire, je changeais la housse une fois par mois, et je me jugeais un parfait gestionnaire domestique. La couette avait au bout de ces quatre semaines une bonne odeur de sueur rance qui ne me donnait pas l’impression de bosser pour rien, de m'agiter dans un zèle un peu maniaque (même si je suis un grand maniaque par ailleurs). Depuis que je vis en association d’égoïstes, c’est toutes les semaines, il faut parfois savoir faire des concessions.

   Au temps de mon célibat j’avais une vulgaire couette deux personnes. Aujourd’hui c’est une couette géante qui irait tout à fait à trois personnes, ce qui est d’ailleurs le cas puisque mon fils à huit ans s’endort toujours entre ses deux géniteurs si vous connaissez des psychologues qui peuvent me fournir un tuyau à ce sujet… Pour manipuler ce truc lourd et encombrant sans devenir véner grave, il faut avoir les grands bras, la force et l’ingéniosité de ma compagne, ce qui n’est pas mon cas. C'est David contre Goliath. Mais je m’en tirais jusqu’à présent tant bien que mal. Tout exsangue, suffocant et blême, épuisé au moment de partir au turbin, et trempé de sueur, mais je m'en tirais.

   Cependant aujourd’hui tout a changé. J’ai un nouveau truc.

   Afin d’encourager le partage des tâches je souhaite donc le diffuser aujourd’hui. Cette nouvelle méthode que m’a transmise ma collègue Yamina (le prénom a été changé) est non seulement très pratique, mais elle est amusante et donne même l’impression de réaliser un tour de prestidigitation. Voici donc le petit tutoriel qui vous permettra de maintenir plus aisément au-dessus des 25 % votre taux de tâches domestiques prises en charge.

Ici la démonstration se fait sur le lit de Rosa et Mireille, les deux cochons d'Inde de la famille. Taille ridicule.

Là encore, le lit n'est pas très grand, le mien fait au moins trois fois ça, mais regardez bien comment elles font mes amis.

   Dans un prochain post, je vous donnerai ma recette de liquide vaisselle, qui ne me donne toutefois par complète satisfaction, surtout quand c'est très gras. Si, mes amis, vous avez vous aussi des tuyaux, des manières de faire telle ou telle tâche ménagère, pratique et, pourquoi pas, ludique, n'hésitez pas à contacter La Plèbe, qui se veut une plate-forme de coopération et de partage pour l'adoption de nouveaux comportements moins beaufs machos ravis du fauteuil (d'ailleurs chez moi, c'est simple, il n'y a plus de fauteuil ; il a rendu l'âme et on ne l'a pas remplacé, comme ça je suis tranquille, et ma fissure anale - voir posts précédents sur ce sujet - ne s'en porte que mieux, sans compter le gain de temps quand je passe l'aspi : plus de déplacement de meuble ou de contournement par les côtés ou par le bas, pratique !).

6 commentaires:

  1. Depuis que je ne bois plus, donc ne renverse plus de vin rouge, la couette se change une fois par an, et encore, faut-il y penser.
    Hors, il y a tellement autres choses à penser... !

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    1. Un an, putain, ça fait rêver ! J'en ai encore bavé ce matin, les bouts des boudins voulaient pas rentrer dans les trous !

      Et je suis bien d'accord avec vous, il est bien plus agréable de dormir dans des draps qui ne sentent plus la sueur d'angoisse aigre de vinasse fermentée, maculés de vomi pituiteux, et constellés de trous de boulettes de shit. Bonne continuation !

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  2. Mon cher Wrob',

    je ne peux que saluer ici vos louables efforts pour combattre le machisme le plus gras et, ce faisant, ramener la paix dans les ménages.

    Puisse votre été vous épargner, ainsi qu'à votre moitié, quelques-unes de ces pénibles tâches.

    Bien à vous.

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  3. Merci beaucoup bienvenu Promeneur. A priori je vais dormir dans le même duvet pendant quinze jours, et je m'en réjouis à l'avance. Dans l'ensemble, même si messidor nous maintiendra tout du long dans les mêmes servitudes, plus supportables toutefois, la misère existentielle est toujours moins pénible en bermuda, thermidor me verra revenir à un mode de vie plus simple où le textile, même si je n'ai pas encore fait le pas de m'en passer complètement, revêtira (c'est le cas de le dire) une bien moindre importance.

    Bonne continuation sur votre bieau grand ch'min, et puissent pour vous tout du long toutes les bêtes
    Les arbres et les plantes
    Se
    mettre à chanter
    A chanter à tue-tête
    La vraie chanson vivante
    La chanson de l'été

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  4. Super pour la repartition des taches, mais la lecon la plus importante (pour moi en tout cas) de la BD d'Emma que tu cites est la Charge Mentale, c'est a dire d'essayer non seulement de faire sa part, mais d'y penser tout seul et de ne pas attendre que l'autre nous demande de le faire...

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  5. Oui, je suis bien d'accord. C'est pourquoi je me suis réservé en chasse gardée des domaines d'activité domestique, ce n'est pas très souple comme organisation, mais il peut y avoir des ajustements.

    Cela dit, Emma et toi avez raison, la charge mentale reste encore bien à 75 % pour ma compagne, l'effet pervers étant que face à cette centrale d'énergie organisationnelle d'une efficacité redoutable, moi qui organise plutôt les choses a minima, plutôt au cas par cas, et tout doux, tout doux, eh bien j'ai tendance à me laisser porter, et à déléguer de plus en plus. Alors que jusqu'à 40 ans j'étais le seul organisateur de ma petite vie (domestique) solitaire !

    Donc un effort supplémentaire à faire de ma part. Mais la solution n'est-elle pas le dialogue, la coopération, plutôt que d'essayer de gratter perso des parts de taf à faire ?... Le dialogue, la coopération : encore des domaines pour lesquels j'ai d'énormes progrès à faire... Et je veux faire la révolution !

    Ensuite la BD parle du problème politique : si toi et moi on devient parfaits et qu'on arrive à 50 %, ou même à une telle mise en commun des activités dans laquelle personne n'est lésé qu'on ne procède même plus à ces calculs d'apothicaire, le monde autour ne bouge pas immédiatement pour autant dans le bon sens...

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Y a un tour de parole !