vendredi 15 décembre 2017

Pour un art populaire

La question que je me suis efforcé de poser dans ce livre, c’est celle de la capacité de la plèbe à produire son propre langage… Comment les classes subalternes arrivent-elles à vivre dans un monde qui n’est pas le leur ? en se créant des mondes parallèles, dans la clandestinité sociale et culturelle ! Comme les Noirs du Deep South, aux USA, qui étaient l’objet d’un tel mépris, d’une telle ségrégation… après l’abolition de l’esclavage, d’être relégués en marge, en quelque sorte livrés à eux-mêmes, paradoxalement ça leur conférait une liberté d’expression inédite –la société WASP s’en foutait pas mal qu’ils pratiquent des rites magiques, qu’ils frappent sur leurs tambours et qu’ils chantent, tant que ça restait entre eux, entre sauvages... Cela a produit le blues, le jazz, le gospel, et puis le rock’n roll, la soul, le funk, le rap… excusez du peu ! tout cela a été fatalement recyclé dans le business de l’entertainement (comme l’ont été aussi, plus récemment, la tarantella, la pizzica etc.) mais le langage reste là, disponible…
Alèssi dell’Umbria




2 commentaires:

  1. De quel livre s'agit-il ? Une nouveauté du sieur dell' Umbria ?

    RépondreSupprimer
  2. Tarantella ! Possession et dépossession dans l’ex-royaume de Naples.- L’Oeil d’or éditeur, mais je ne l'ai pas encore lu, j'ai pas fini Bakounine.

    RépondreSupprimer

Y a un tour de parole !