mardi 30 mai 2017

Mes mots rares en cages II



Bravo à George, qui cette fois-ci a coiffé Romain et Florence, qui ne viennent pas assez régulièrement prendre du plaisir sur ce blog, tant pis pour ellelui...

1 - Pas naturelle
2 - Auraient pu être arrosées de Lumière
3 - Connus dans le milieu – Coule dans l'Indiana – Conséquemment après do
4 - Victoire impériale en 6 elle est pourtant sur la 9 – Fit le plein de flotte
5 - Elles sauvent parfois des migrants – Pourrait qualifier Dieu quand il est saint d'esprit
6 - Erode – Cailla
7 - Elle ne perd pas le Nord - Erié de la carte
8 - En raccourci on convoita celui de la vieille à Rome – Alternative métaphysique - Queue au cul
9 - Au sien c'est sans son gré – Elle peut s'y sentir dans la foule
10 - Le fit dès la deuxième pompe – Précède le match
11 - Viendra au radin – Tombe parfois du ciel dans les Asturies
12 - Ancêtre coulissant

A - Chauds bouillants
B - On y abdique – Consentira
C - Parti à droite – Etre chez lui n'est pas être libre – Sur le dos, sur les mains des travailleurs
D - Esclavagiste birman – S'exposa à se soucier du terme
E - S'en sert – Ses piques sont tranchantes – Parlas devant le sas
F - Criasse – Droit coutumier
G - Pour les faux rebelles en sortir est le vrai changement  – Se dispose à se faire souffler dans le nez, puis à se faire virer – Avalé de travers
H - Les extrémités – Dans quel état y serait Adjani ! - Ramier à poil
I - Comme une valse à trois temps – Il lui aurait manqué un pied pour la chenille de Basile
J - Prudence, faut pas la pousser beaucoup pour qu'elle balance !

mercredi 24 mai 2017

La dose de Wrobly : floréal 2017 ère commune


   - Claude Mossé.- La Grèce archaïque d'Homère à Eschyle.
   L'Histoire c'est constamment des piqûres de rappel. J'adore me faire des fixs d'Histoire. Alors quand en plus c'est relié à de la grande littérature racontant les aventures de barbares s'entre-massacrant en jupettes, avec du merveilleux autour, ça me plaît, même si on est bien loin de l'idéal libertaire (cela dit il paraît qu'à un moment les îles Lipari ont vécu le communisme, mais l'auteur n'en dit pas plus, en général on oscille entre aristocratie terrienne et guerrière et début du commerce). En plus, cette période, entre les mycéniens et la Grèce classique, entre le VIIIème et le VIème siècle, est très obscure, on ne sait pas tout... On conjecture, on hypothèse, ça laisse de la place au rêve, et pas mal de mystère, sur le mode linéaire A...


   - Michel Bakounine.- Confession.
    "Le premier jour de la révolution, c'est littéralement un trésor ; le second jour, il faudrait simplement le fusiller !" Caussidière, président des barricades en février 1848, à propos de Bakounine.
   Allez, encore un shoot d'Histoire. Le début du XIXème siècle en l’occurrence, en particulier la révolution de 1848, en France et dans toute l'Europe, qui a fait vaciller les trônes et les empires, même les bourgeois en ont chié dans leur froc. Heureusement pour eux, ils avaient leurs Gallifets, qui feront aussi des prodiges en 71 (lors de la répression de la Commune, le Marquis aux talons rouges fera en priorité massacrer les plus âgés, parce qu'ils étaient possiblement d'anciens acteurs de l'insurrection ouvrière de juin 48, et des témoins de sa répression sanglante par la toute jeune deuxième république, qui élira Louis Napoléon Bonaparte comme président peu après, et fera comme on le sait long feu le 2 décembre 1851), et ils reprendront la main, qu'ils ont toujours aujourd'hui.
   Mais revenons en arrière et à Bakounine. Par cette confession de 1851, à la fois tactique et ironique, au tsar Nicolas 1er, dans laquelle il se refuse à évoquer la moindre personne qui risquerait d'être mise en cause et de subir la répression impériale, il tente d'adoucir son sort. Il a 37 ans, et depuis 49 il ronge son frein dans les geôles allemandes puis autrichiennes pour sa participation aux troubles révolutionnaires et nationalistes de l'époque. Il vient d'être livré aux russes et commence à moisir dans la forteresse Pierre et Paul. Pour un chien fou de liberté comme notre grand hyper-actif, c'est insupportable. Il a même tenté de se suicider dans une prison précédente... à coup d'allumettes au phosphore. Il n'y a que lui et les petits oiseaux. Cette confession est une mine pour sa biographie et l'histoire de cette période, durant laquelle il n'était pas encore anarchiste, mais révolutionnaire démocrate tendance socialiste tentant de fédérer tous les slaves contre les hongrois, les empires autrichiens, prussiens, ottomans, et... Russe. Un vrai sac de noeud. On s'étonne moins que ça ait pété en 14 et par la suite encore. La dialectique impérialisme / nationalismes est une vraie poudrière, et une impasse totale pour l'émancipation populaire. Michel avait déjà dans le nez l'Etat, le parlementarisme et les communistes allemands (qui le lui rendaient bien), mais ses visions du nouveau monde souhaité étaient plus que schématiques, si ce n'est qu'il évoquait la notion de dictature pour virer les tyrans et donner au peuple son autonomie.
   Cette confession ne lui vaudra aucune indulgence, et il fera encore six ans de forteresse en Russie, avant d'être déporté en Sibérie, sort plus doux de semi-liberté surveillée, d'où il s'échappera via le Japon, San Francisco et New-York (!) en 1861. La suite de sa vie prouve que son repentir n'était que du pipeau !


   - Patricia Hisghsmith.- Ripley et les ombres.
   Je poursuis la vie et les oeuvres de ce sympathique assassin presque malgré lui, plutôt paumé, mais qui lutte bec et ongle pour survivre sans trop se fouler, commencées en thermidor. Pas lui qu'on verrait pédaler pour Uber. Plutôt se faire inviter en villégiature avec un startuper fraîchement milliardaire et lui serrer le kiki lors d'une romantique promenade en barque, ni vu ni connu, pour profiter un peu de son oseille. Sacré Ripley !

jeudi 18 mai 2017

L'artiste est un prolétaire

      Ainsi, il doit manger, subvenir à ses besoins élémentaires, pour cela travailler. Pour illustrer ma thèse, deux exemples.

      Boris Bergman, ce grand parolier - notamment pour l'immense Bashung - de l'oeuvre duquel est extraite une partie de l'exergue de ce blog, pour payer son biftèque (ma sensibilité anti-spéciste violentée me fait rajouter : de soja) a commis ceci :


      Une autre version :


      Deuxième illustration, Sapho. Elle a besoin de payer son loyer, pas vous ?


      Cela ne l'a pas empêché de reprendre le Maître dans une langue magnifique et avec sa voix tellurique digne de lui, c'est rare.


      Mais aussi l'Astre d'Orient.


      Y en a bien qui fabriquent des pneus, chacun son domaine.

jeudi 11 mai 2017

Jouons un peu avec un ami

      Chers lecteurs,

      Saurez-vous reconnaître le copain ci-dessous représenté sous de nombreuses coutures et en maints styles ? A vous !








Alors ?... Si vous avez du nez, vous devez commencer à subodorer la réponse...

 Un ki flamboyant.




C'est bon ? C'est dans la poche ?



Je pense que vous devriez l'avoir dans l’œil maintenant.


      Bravo à Jules qui a élucidé l’iconique énigme. Et puisqu'il l'évoque, retrouvons notre François avec un autre François, et un Georges, trois Maîtres dont nous ne nous passerions pour rien au monde, en dépit du slogan qu'il nous plait à scander plus souvent qu'à notre tour.





dimanche 7 mai 2017

La victoire pour les sourds

Que faites-vous ? Vous marchez. Vous allez de l'avant.
Victor Hugo à Charles Baudelaire, 1859.



   Nos amis malentendants sont les grands oubliés de la campagne électorale et des programmes des différents candidats. Pourtant, dans son discours de victoire et de remerciements aux Français au soir du 7 mai 2017, Dominique Macron a pris la peine de faire traduire ses propos en langue des signes et en temps réel, par un interprète.

   Toujours à l'avant-garde de la défense des minorités, La Plèbe, ayant pu bénéficier de la présence d'un aimable lecteur sur l'esplanade du Louvre, est en mesure de vous proposer la description de cette traduction.

      Témoignage.


    Monsieur Macron commença son adresse au peuple de France. Lors fit l'interprète tel signe. La main gauche toute ouverte il leva haut en l'air, puis ferma en poing les quatre doigts de celle-ci, et le pouce étendu assit sur la pointe du nez. Soudain après leva la droite toute ouverte et toute ouverte la baissa, joignant le pouce au lieu que fermait le petit doigt de la gauche, et les quatre doigts de celle-ci mouvait lentement en l'air ; puis, au rebours, fit de la droite ce qu'il avait fait de la gauche et de la gauche ce qu'avait fait de la droite.

   L'assistance connut un léger flottement.

    Notre président reprit sa harangue et notre interprète s'appliqua à nouveau à rendre au mieux ses propos pour nos amis du monde du silence. Sans mot dire, il leva les mains et en fit tel signe. De la main gauche il joignit l'ongle du doigt index à l'ongle du pouce, faisant au milieu de la distance comme une boucle.


   Et de la main droite serrait tous les doigts au poing, excepté le doigt index, lequel il mettait et tirait souvent par entre les deux autres susdits de la main gauche. Puis de la droite étendit le doigt index et le majeur, les éloignant le mieux qu'il pouvait et les tirant vers les électeurs.


   Ceux-ci commencèrent à pâlir.

mercredi 3 mai 2017

Du nouveau sur Zola

      La revue scientifique américaine New Reader vient de publier des manuscrits inédits du Germinal de Zola, que celui-ci aurait écartés de l'ouvrage définitif. C'est l'arrière petit fils d'une soubrette de l'illustre écrivain et humaniste, dont le grand père avait émigré en Amérique pour y trouver un emploi chez un marchand de vin de Boston, qui a retrouvé ce précieux document, au milieu de chaudes lettres d'amour dont nous tairons la teneur, dans une grande caisse du grenier du siège social de la grande entreprise d'importation de Bourgueil distillé par radiations que dirige aujourd'hui le descendant du pionnier.

      Nous savons que le jeune journaliste Zola, arriviste avant tout, répandit sur les charniers de la Commune son flot d'ignominies, vomit son eau forte sur les insurgés vaincus et assassinés. Certes, il se rattrapa par un courageux humanisme lors de l'Affaire que tout le monde connait, quelques trente ans après. Pour cela, pour ce vaillant combat qu'il mena sur sa vieillesse contre nationalistes, jésuites, antisémites, militaristes et autres ganaches galonnées, tel un frère Jean des Entommeures déchaîné contre les hordes picrocholines, on peut lui savoir gré, peut-être lui pardonner. Mais il reste malgré cela un écrivain qui, sous des dehors progressistes, a toujours dépeint la classe ouvrière comme un amas de brutes avinées, malpropres et violentes. Le roman Germinal en est un exemple.

      Ces manuscrits perdus et retrouvés, montrent un paroxysme dans le préjugé anti-ouvrier de l'écrivain bourgeois : nous y voyons des mineurs querelleurs, envieux, puérils, grossiers, de mauvaise foi, et, pour couronner le tout, d'une culture plutôt au ras des paquerettes. Peut-être est-ce cette charge par trop exagérée qui poussa le grand gazé à faire don de cette esquisse, modeste brouillon pour lui, mais si précieux souvenir pour elle, à son ancillaire maîtresse.

      Je vous les livre en exclusivité ici, une traduction par mes soins en français d'une traduction du français en anglais, vous excuserez les quelques erreurs possiblement éparses au fil du texte.  Comme il s'agit d'un premier jet que le grand homme envoya à sa femme de chambre pour qu'elle lui dise ce qu'elle en pensait, le texte est resté sous forme de dialogue, non encore rédigé narrativement.

Malgré son ridicule appendice pileux de hipster, Emile a consacré son oeuvre au paupérisme, et une partie cachée de sa vie à honorer la dignité des gens de condition servile, pour qui il ressentait une réelle tendresse.

      Littérature.

     Mineur 1 : Me parle point sur ce ton, salaud de menteur !
     Lantier : Sale porc, t'as vraiment rien à foutre dans cette mine.
     Mineur 1 : Gros con de snobinard ! Tu te crois si malin !
     Contremaître : Vous vlà encore en train de vous battre, putain ! Arrêtez donc ou je vous carre cette pioche dans la gueule ! Qu'est-ce qui s'est passé ?
     Mineur 1 : C'est lui qui a commencé.
     Contremaître : J'm'en contrefous, de qui a commencé. C'est à quel propos ?
     Lantier : Ben, il prétend que le putain de traité d'Utrecht c'était en 1713.
     Mineur 1 : Et j'ai foutrement raison !
     Lantier : Foutrement tort ! Il a été ratifié en février 1714.
     Mineur 1 : Il bluffe. Il te manque une case, Lantier. Tu dis n'importe quoi.
     Contremaître : Il a raison, Lantier,. Le traité a été ratifié en septembre 1713. Toute cette foutue mine sait ça. Relis ton Trevelyan, page 468.
     Mineur 2 : Il pendait au putain de traité de Westphalie.
     Lantier : T'es en train d'insinuer que je fais pas la différence entre la putain de guerre de Succession d'Espagne et la putain de guerre de Trente Ans ?
     Mineur 2 : Tu ferais même pas la différence entre la bataille de Borodino et le cul d'un tigre.
     (Ils commencent à se battre)
     Contremaître : Arrêtez ça ! Arrêtez ça ! J'en ai ras le casque de vos putains de bagarres ! Quand c'est pas le foutu traité d'Utrecht, c'est le foutu théorème binomial ! On n'est pas dans la salle des doyens du Collège de France, ici putain ! On est à la mine !
     Mineur 3 : Hé, contremaître, tu peux régler queuquechose ? Maheu dit qu'on trouve l'abaque entre les triglyphes des frises de l'entablement des temples doriques classiques.
    Contremaître : Espèce de gros abruti, Maheu, ça c'est la métope. L'abaque, l'est entre l'architrave et l'échine dans le Capitole.
     Maheu : Putain de menteur !
 
     Nous espérons que cette précieuse découverte fera faire un bond aux études zoliennes.